2012-09-18

L'ambassadeur azebaidjanais répond à l'un de nos blogueurs

L'Arménie occupe depuis plus de 20 ans près de 20% du territoire de l'Azerbaïdjan en dépit de quatre résolutions des Nations Unies, de résolutions du Conseil de l'Europe et du Parlement Européen, demandant le retrait complet et immédiat de ses forces. La France, qui est co-présidente du groupe de Minsk de l'OSCE chargée de trouver une solution pacifique au conflit du Haut Karabakh, connait ces faits et travaille à convaincre les autorités de Erevan de suivre ces résolutions. L'un des pires épisodes de la guerre du Haut Karabakh fut le massacre de Khodjali du 26 Février 1992, qui par son ampleur (613 morts dont 106 femmes et 83 enfants), est comparable à celui d'Oradour sur Glane (642 victimes hommes, femmes, et enfants). Le rôle de Serzh Sargsyan, chef des forces d'auto-défense de la république autoproclamée du Nagorno-Karabakh à l'époque et actuel président de la République d'Arménie est confirmé par ses propres déclarations: "Avant Khodjali, les Azerbaidjanais pensaient... que les Arméniens étaient un peuple qui ne lèverait jamais la main contre une population civile. Nous avons prouvé que nous en étions capables, et c'est ce qui est arrivé".

Est-il utile de rappeler que mon compatriote Ramil Safarov est né en 1977 dans la ville de Jabrayil prise par les forces arméniennes en août 1993, et depuis cette date toujours sous leur contrôle. Les membres survivants de sa famille ont fui en 1991 comptent toujours parmi les 850 000 déplacés internes sur le territoire de l'Azerbaïdjan. Dans d'autres régions du monde, une politique systématique d'expulsion des populations de leur territoire s'appellerait de « l'épuration ethnique ». Selon les chiffres de l'Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, l'UNHCR, l'Azerbaïdjan est le pays qui compte le plus grand nombre de réfugiés et personnes déplacées par tête d'habitant de la planète.
 
Sans justifier les circonstances du meurtre commis par Monsieur Safarov, je rappelle que celui-ci a exécuté neuf ans de prison et qu'il a été extradé dans le strict respect des dispositions légales internationales notamment la Convention sur l'extradition du Conseil de l'Europe de 1983. Il a été amnistié par droit de grâce présidentielle. Les autorités arméniennes ne peuvent s'étonner de telles dispositions puisque en avril 2001, la France a décidé de libérer vers l'Arménie Varujan Karapetyan condamné à la prison à vie pour l'attentat terroriste de l'aéroport d'Orly en 1984 qui fit 8 morts dont 4 citoyens français. Il fut immédiatement amnistié par les autorités arméniennes, accueilli en héros par le premier ministre et récompensé. Le maire d'Erevan s'activa pour lui fournir un emploi et un appartement. En 1984, les autorités américaines libérèrent Gurgen Yanikyan condamné à la peine capitale pour l'assassinat de diplomates turcs, et enfin, en 1989, la France à nouveau libéra Malko Melkonyan qui avait organisé l'attaque contre le Consulat turc à Paris dans laquelle un diplomate mourut et un autre fut blessé. Monsieur Ramil Safarov a été jugé et condamné pour un meurtre et pas pour un attentat terroriste.
Dés lors vous comprendrez que les menaces proférées par l'ASALA, organisation terroriste arménienne responsable d'un bon nombre d'attentats sur la planète appelant publiquement à l'assassinat de diplomates azerbaidjanais en poste à Budapest, ne puissent qu'être prises au sérieux.
Il est fort dommage que les autorités arméniennes utilisent la libération de Monsieur Safarov pour faire un show afin de bloquer une fois de plus le processus des négociations de paix menées par le groupe de Minsk, et coprésidé par la France.

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